François Arnal (né en 1924)
Peintre, sculpteur et designer français né à La Valette (Var) en 1924. Après s’être engagé dans la résistance en 43, il monte s’installer à Paris en 1948 et décide de se consacrer entièrement à la peinture. Les premières expositions de ses œuvres ont lieu à la Galerie Maeght avec le groupe Les Mains Eblouies, en 1949 et 1950, où il montre ses premiers tableaux à l’expression idéogrammique et hiéroglyphique, proche des arts primitifs et de l’art brut, avec entre autres Bernard Quentin, Pierre Dmitrienko et Serge Rezvani.
Arnal entretint d’étroits liens avec les membres du groupe COBRA, avec qui il expose à diverses reprises, et plus particulièrement avec Jorn, Appel et Corneille. Son abstraction totémique et cellulaire de l’époque démontre parfaitement la proximité de sa sensibilité avec ces peintres nordiques.
Durant les années 50, pris dans la mouvance très marquée de la nouvelle vague abstraite, plus précisément le lyrisme de Charles Estienne ou bien l’art informel de Michel Tapié, Arnal décida de s’éloigner du parisianisme ambiant, pour entreprendre une longue série de voyages, qui l’écartera de la sphère commerciale, près de deux ans, de 1957 à 1960.
Il découvre Tahiti, le Mexique et les Etats-Unis, et reviendra en France profondément changé quant à la perception de son art. Il intégra en effet dans sa peinture des nouveaux moyens d’expressions graphiques comme les procédés de reproduction mécaniques ou photographiques d’objets usuels. A partir de 1960, Arnal aborde la sculpture (expo de sculptures molles au Musée Galliera en 1968). Il développe par ce nouveau médium tout un thème axé sur la population des Meeps, êtres imaginaires doués d’une vie secrète, mystérieuse et invisible, dont Arnal se fait l’anthropologue pour nous en présenter, par ces sculptures plastiques molles, l’univers, l’histoire et l’évolution.
Aussi peint-il désormais par séries (Matricielles surchargées de graffitis et de barbouillages très en pâte, Bombardements qui comme le nom l’indique consistent en des projections de couleurs sur objets interposés).
En 1968, l’artiste s’éloigne petit à petit de la peinture pour se vouer à la conception de mobilier d’artistes, et ce par la création de l’Atelier A en 1970.
Ce collectif important (environ 50 artistes de tous horizons) connut une grande vogue médiatique avec des créateurs tels qu’Annette Messager, Arman, César, Malaval, Viseux, Klasen, Télémaque, Enrico Baj, Mark Brusse, …
Selon la propre définition de son instigateur, l’Atelier A avait pour principal objectif d’insérer l’artiste dans la vie sociale, en lui donnant la possibilité de créer des « prototypes de formes, de participer à des programmes d’esthétique industrielle ou de décoration, d’élaborer des spectacles ou des environnements audio-visuels ».
A la fin de cette entreprise, collective et protéiforme, Arnal se remit à la peinture dans les années 74-75, en empruntant un langage plus dépouillé dans sa série des Elémentaires, investissant la toile de taches dégoulinantes, de glacis lumineux, toujours dans un jet d’éxécution accentuant la sobriété de ses œuvres.
Pierre Restany écrira en 1981 : « La raison d’être d’Arnal est un art qui est d’abord comportement esthétique, plaisir, joie de vivre et existence élémentaire ».
Principales expositions personnelles
-Galerie Drouant-David, 1950
-Galerie Parnass, Wuppertal, Allemagne, en 1950 et 1955
-Galerie Craven, 1953
-Galerie H Legendre, Paris, et Musée Picasso d’Antibes, en 1958
-Feingarten Gallery, San Francisco, en 1960 et 1961
-Galerie Cavalero, Cannes, et Schoeller, Paris, en 1964
-Galerie Templon en 1968
-Galerie Piatelli, Rome et Apollinaire, Milan, en 1969
-Galerie Verbeke, Paris, en 1978
-FIAC Paris 80, et Galerie Erval en 1980, 1985, 1987 et 1989
Et nombreuses autres expos à Chicago, Palm Beach, Stockholm, Abidjan, Mexico City, Francfort, Bruxelles, Lausanne, …
Principales expositions collectives
-Signifiants de l’informel, et Un art autre, Studio Facchetti 52
-Salon d’Octobre 1952, 1953, Salon de Mai de 1952 à 1986 (en 1979, au Japon)
-Younger European Painters, Guggenheim Museum, 1953 - 1954
-« Arnal et Asger Jorn », Galerie Rive Gauche, Paris, Musée d’Amsterdam, 1957
-Salon des Réalités Nouvelles 1962, 1964, 1965 et Comparaisons 1963, 1966, 1967
-MAM Ville de Paris, 1964 (présenté par Gassiot-Talabot)
-Le décor quotidien de la vie en 1968, Musée Galliéra, avec César, Niki de ST Phalle, Tinguely,…
-FIAC 76, 79, 80, 85, 88, 90 et 94
-Un art autre, un autre art , Galerie Artcurial, 1984, et Autour de Charles Estienne CNAC, Paris
-Foire de Bâle 1994 et Foire de Séoul 1995
Musées
Rio de Janeiro, Santiago du Chili, Guggenheim Museum, Art Institute Chicago, Stockholm, Bruxelles, Schiedam, Wiesbaden, Lima, Musée d’art Moderne de Rome, Toulon, Dunkerque, Musée Picasso d’Antibes, Brest, La Réunion, MAM Ville de Paris, FNAC Paris
Bibliographie
- « Un jeune peintre, Arnal » Ch. Estienne, 1953
- « Arnal et les nouvelles féeries » M Tapié, 1954
- Préface d’Edouard Jaguer pour l’expo de Venise en 1956
- Préface de Queneau pour les expos de 1957, Arnal et Jorn, et de 1958, à Antibes
- « Arnal et la désécriture » de Pierre Restany pour expo Galeir Schoeller en 1964
- « Arnal une panoplie de signes », de Gassiot Talabot, en 1965
- « Arnal ambigu » de Pierre Cabanne, 1978
- « Arnal » par Catherine Millet, Ed Cercle d’art, 1998
- « Arnal ou la perpétuelle réinvention » A. Bosquet pour l’expo à Toulon en 1983
ainsi que Gilles de Bure, Otto Hahn, J M Tasset, P Brisset, José Pierre, Gindertael, J J Marchand, M Faucher, M Ragon, I de Wavrin, X Girard, G Xuriguera,..