Etienne Hajdu (1907-1996)
Etienne Hajdu est né le 12 août 1907 à Turda, Transylvanie (Roumanie).
À 16 ans, il suit les cours de l’École technique d’Arts décoratifs d’Ujpest à Budapest. Pendant ses vacances, il modèle des portraits que remarque un sculpteur norvégien de passage dans la région qui conseille à son père de l’envoyer étudier la sculpture à Paris.
Il arrive à Paris en octobre 1927. Élève de Bourdelle à la Grande Chaumière, il dessine le nu pendant six mois puis entre dans l’atelier de Niclausse à l’École des Arts décoratifs.
En 1929, il est profondément troublé par une exposition Fernand Léger. Il apprend à connaître les artistes contemporains en compagnie de Vieira da Silva et Arpad Szenes. Il admire l’oeuvre de Brancusi par-dessus tout.
Naturalisé français, c’est au retour du service militaire en 1933 qu’il commence ses premières sculptures abstraites.
De 1935 à 1937, Hajdu parcourt à bicyclette la France des églises romanes et gothiques et découvre dans les tympans romans la possibilité d’organiser le monde dans un espace déterminé. Il réalise en 1935 des voyages d’études en Hollande, en 1937 en Grèce et en Crête où il est impressionné par la sculpture archaïque et cycladique.
Il suit les cours de biologie de Marcel Prenant à l’Université ouvrière du XXe arrondissement de Paris : sa passion pour la biologie marquera son oeuvre.
1939, exposition à la galerie Jeanne Bucher avec Vieira da Silva et Arpad Szenes.
Après l’armistice de 1940, il travaille successivement dans une usine d’aluminium puis dans une marbrerie à Bagnères-de-Bigorre dans les Pyrénées. Il sculpte en taille directe des oiseaux et insectes géants pendant ses moments de liberté. Il rentre à Paris en 1945 et décide de « recommencer la sculpture à zéro ».
En 1946, première exposition particulière chez Jeanne Bucher qui présentera régulièrement son œuvre (1948, 1952 et 1957).
Il réalise ses premiers reliefs en cuivre martelé en 1948. Dès 1952, il introduit l’aluminium dans ses reliefs et exécute en 1953-54, un grand relief en cuivre rouge martelé pour le lycée de Marseilleveyre. Il enseigne en 1947 la sculpture à l’atelier de Fernand Léger. En 1950 il construit sa maison-atelier à Bagneux.
Le relief permet à Hajdu de rapprocher sculpture et architecture et de trouver la pertinence du volume, de son lien organique avec la surface et des surfaces entre elles.
En 1956, Hajdu a le désir de « sculpter » le papier, créant les premières estampilles, formes creusées dans le papier repoussé, jeu subtil d’une ombre claire dans le blanc de la page.
En 1958 (ainsi que 1965 et 1968) les galeries Knoedler de New York et Paris lui organisent des expositions personnelles.
Les grands musées internationaux lui ont consacré de nombreuses expositions : en 1955, le MoMa de New York sélectionnant 22 artistes européens, The New Decade révèle son oeuvre aux États-Unis ; 1959, le Musée de Krefeld expose ses sculptures aux côtés de celles de son amie Penalba ; 1961, exposition itinérante en Allemagne aux musées de Hanovre, Dortmund, Mannheim et Leverkusen ; à Paris, Musée national d’art moderne en 1973 et 1979 ; en 1973 aux Musées de Metz et du Luxembourg avec Juana Muller et Baltasar Lobo ; à Lisbonne, fondation Calouste Gulbenkian en 1974 ; exposition itinérante dans plusieurs musées français (Dijon, Caen, Calais, Dunkerque, Bordeaux, Sochaux) en 1978 et 1979 ainsi qu’en Hongrie, Roumanie et à Tunis.
Entre 1966 et 1976, Étienne Hajdu crée un nombre important de décors et de formes pour la Manufacture nationale de Sèvres. Il illustre d’estampilles "Règnes", poèmes de Pierre Lecuire (1961), "Le Corps clairvoyant", poèmes de Jacques Dupin (1963) "Héraclite", fragments traduits par Clémence Ramnoux (1965), "Ode à la neige", poème d’Henri Pichette (1967), "Le Chant des voyelles" textes du "Livre des Morts" égyptien (1974). Il reçoit en 1969 le Grand prix de sculpture.
Le musée Saint-Denis à Reims présente une exposition en 1983 et le musée d’art moderne de Toulouse en 1991. La dernière exposition du vivant de l’artiste a eu lieu en 1993 à la fondation de Coubertin.
Étienne Hajdu meurt le 24 mars 1996. Après sa disparition, ses amis astrophysiciens baptisent Hajdu, l’astéroïde 7316 découvert en 1973 et répertorié sous le numéro 3145 T.2 in Astéroïdes Éphéméris.
Musées
Centre Pompidou, FRAC Île-de-France, Fondation de Coubertin ; FRAC Bretagne, Dijon, Grenoble, Périgueux, Vézelay, Kerguéhennec, Essen, Mönchengladbach, Guggenheim, New York, San Francisco, Washington, Luxembourg, Budapest, Bucarest, Skopje
Bibliographie (sélection)
- Hajdu, Robert Ganzo, Le Musée de Poche, Georges Fall, Paris, 1957
- La sculpture de ce siècle, Michel seuphor Éditions du Griffon, Neuchâtel, 1959.
- Étienne Hajdu, Ionel Jianou , Arted, Paris, 1972.
- Étienne Hajdu, Musée national d’art moderne, Paris, 1973
- Étienne Hajdu, oeuvres sur papier, Centre Georges Pompidou, Paris, 1979
- L’Espace autrement dit, Jacques Dupin, Galilée, 1982 (La sculpture d’Étienne Hajdu)
- La sculpture moderne en France, I. Jianou, G. Xuriguera, A. Lardera, Arted, 1982.
- Étienne Hajdu, dessins, Pierre Descargues, L’Œil du Griffon, 1987