Carlo Sergio Signori (1906-1988)
Né dans un quartier populaire de Milan, Carlo Signori est élevé par sa mère, son père ayant disparu alors qu’il n’avait que 5 ans. Son grand-père maternel était un des fondateurs du Parti Socialiste Italien, ce qui marquera Signori dans son approche philosophique et humaniste.
En marge de la politique, son environnement familial n’est pas étranger à la Musique, à la littérature et aux différentes expressions artistiques. A 9 ans, Carlo Signori lisait Dostoievski avec passion.
En 1920, il entra à l’Académie des Beaux Arts de Brera pour une courte période. Avec son fère Bruno, ils intégrèrent le groupe « Arditi del popolo » et participa à l’opposition aux fascistes.
Arrivé en France en 1924, pour se protéger de la menace fasciste, il arriva à Paris sans un sou, dans le dénuement le plus total.
Il commença à gagner sa vie en étant assistant à la fonderie Valsuani où il perfectionna sa technique du bronze et rencontra entre autres Lipchitz. Son travail personnel est alors encore classique. Sa vie artistique commence réellement par la fréquentation du quartier de Montparnasse.
A vingt ans, une pleurésie l’oblige à partir en convalescence en Suisse. De retour à paris, il devint l’élève de Jean Baucher à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Puis ce fut la période de l’Académie Ranson, où il suivit ‘enseignement de Bissière pour la peinture et de Maillol et Malfray pour la sculpture, et ce jusqu’e 1935. A partir de cette période, il s’inscrivit à l’Académie d’André Lhote. Il se lia d’amitiés avec les principaux artistes italiens vivant à paris, à savoir, Severini, Magnelli, Campigli, De Chirico, De Pisis, 0. Di San Lazzaro et parmi les autres étrangers, Soutine, Giacometti, Soutine, …
Sa première œuvre exposée fut montrée au Salon des Tuileries et s’en suivit la commande d’un médaillon en mémoire d’un diplomate. Sa santé fragile ne lui permit pas de s’engager dans le conflit espagnol, mais il fit néanmoins tout son possible afin d’apporter son soutien aux républicains, en se joignant à l’Association des Artistes Révolutionnaires, autour de André Malraux, Louis Aragon, Fernand Léger.
Au début de la seconde guerre mondiale, il séjournait à Saint Raphael pour raisons de santé mais son engagement politique devait reprendre le dessus, et Signori retournait à Paris en 1943 pour intégrer les différents mouvements de résistance. Arrêté par la Gestapo, son atelier fouillé, toutes les œuvres de jeunesse furent détruites. Il réussit néanmoins à s’évader et à prendre le maquis dans le centre de la France.
A la Libération, Signori fonde avec le peintre Zingaro et le journaliste Lemmi la revue France-Italie afin de créer un pont culturel entre les deux pays. Un concour important fut lancé à l’instigation de Lionello Venturi, pour l’érection d’une sculpture à la mémoire des frères Rosselli (tués –par les fascistes). I remporta le concours, ce qui lui permit de largement étoffer sa notoriété. Parmi les membres du jury se trouvaient entre autres Gino Severini et Henri-Georges Adam. Afin de réaliser cette sculpture monumentale, Signori se rendît pour la première fois dans les carrières de Carrare, ce qui devait à tout jamais bouleverser sa vie. Ce travail colossal lui demanda 3 ans d’intensives implications. Ce monument est communément accepté comme la première commande publique abstraite en Europe.
En 1952, Son « Portrait d’un ami », exposé à la Biennale de Venise, est acheté par la ville de Ravenne. Lors de cette même manifestation, une pétition signée par un grand nombre d’artistes participants afin que Signori obtienne un poste de professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Carrare et qu’il puisse enfin s’y installer pour développer son travail de sculpteur.
A partir de cette date, Signori participa à de très nombreuses expositions internationales. En 1956, il cessa l’enseignement et retourna s’installer à Paris.
Il expose à la Galerie Rive Droite (Paris 1957, avec une préface de Marcel Arland) ainsi que, les années suivantes, à Dallas, Londres, New-York, Montréal, Tokyo, …
En 1962, à la demande du critique Jacques damase, il lui est passé commande d’un baptistère pour l’Eglise du plateau d’Assy, en Haute-Savoie, où sont intégrées à l’édifice religieux des œuvres de Chagall, Rouault, Bonnard, Léger, Matisse, Braque, Richier, Lipchitz, …
En 1963, Signori est invité à représenter l’Italie au 1er Symposium international de sculptures au japon. Il y rencontra la photographe Fumie Kakinum, qui devint sa femme. La même année il participe à la galerie Charpentier à Paris, à une exposition - Anthologie de la sculpture de ces vingt dernières années - .
En 1970, La Société Roche lui passe commande, pour son siège social à Paris, d’un immense bas relief de 20 mètres en marbre de Carrare. En 1974, Carlo Signori est contraint de stopper toutes activités artistiques, suite à une attaque cardiaque sérieuse. Il vécut ses dernières années à Marina, près de Carrare dans la maison atelier qu’il avait achetée quelques années auparavant.
En 1980, fut organisée une grande rétrospective de son travail au Marmi Macchina de Carrare et à Milan.
Principales expositions personnelles
- 1949 Galleria del Naviglio, Milan
- 1953 Studio Facchetti, Paris
- 1955 Galleria del Fiore, Milan
- 1957 Gaerie Rive Droite, Paris
- 1958 Gelerie Creuzevault, Paris
- 1959 Hannover Gallery, Londres
- 1961 Galerie du XXe Siécle, Paris
- 1961 Galerie de Poche, Paris
- 1962 Valley House Gallery, Dallas
- 1966 Galerie Charpentier, Paris
- 1968 Galleria Grafica Romeo, Rome
- 1972 Galleria del Naviglio, Milan
- 1973 Contemporary Sculpture Center, Tokyo ; Osaka
- 1975 Galleria Stendhal, Milan
- 1979 Galleria Ferrari, Brescia
- 1980 lnternazionale Marmi Macchine, Carrare
- 1983 Galleria Pieter Coray, Lugano
- 1987 Galleria Atelier, Carrare
- 1993 Chiesa di Sant’Agostino, Pietrasanta
- 1993 Inernazionale Marmi Macchine, Carrare
- 1993 Studio d art la Subbia, Pietrasanta
- 1997 Palazzo Ducale, Massa
- 1998 Galleria Estro, Padoue
Expositions Collectives (sélection)
- 1935 Salon des Tuileries, Paris
- 1946 Salon de Mai, Paris
- 1947 Salon des Indépendants, Paris
- 1950 XXV Biennale, Venise
- 1952 Salon de la Jeune Sculpture, Paris ; XXVI Biennale, Venise
- 1953 Salon de la Jeune Sculpture, Paris ; Mezzo Secolo di Scultura Italiana, Stockholm
- 1954 Salon de Ia Jeune Sculpture, Paris ; XXVII Biennale, Venise
- 1956 Sculpture Contemporaine, Musée Rodin, Paris ; Kunstverein, Dusseldorf, "Gruppe 53" ; XXVIII Biennale, Venise
- 1957 4 Biennale de Sculpture, Middelheim Park, Anvers ; Hanover Gallery, Londres
- 1958 « Cesar, Signori », Galerie Rive Droite, Paris
- 1959 Galerie Claude Bernard, Paris ; Middelheim Park, Anvers
- 1960 Salon de la Jeune Sculpture, Paris ; Le relief, Galerie du XX Siècle, Paris ; « Cent Sculpteurs de Daumier à nos
jours », Musée d’Art et d’Industrie, St. Etienne
- 1962 « Un demi-siècle de Sculpture », Galerie du Cercle, Paris ; Biennale di Scultura, Carrare ; « Antagonismes 2 L’objet », Musée des Arts Décoratifs, Paris
- 1965 Pavillon de France, Montréal, Exposition Internationale d’Art Moderne
- 1967 XVII Salon d’Art Sacré, Musée d’Art Moderne, Paris ; « Sculptures 1947/67 », Musée de Grenoble
- 1970 Sculpteurs italiens contemporains, Le Caire ; Hannovre ; Wurzburg ; Cologne, Lisbonne, Florence, Venise, Buenos-Aires
- 1971 « Scultori Italiani Contemporanei », Palazzo Reale, Milan
- 1972 « Escultura Italiana Contemporanea », Museo Nacional, Mexico
- 1974 « Peintres et Sculpteurs Italiens de France », Institut Culturel Italien, Paris ; « Contemporary Italian Sculpture » City Museum & Art, Hong-Kong ; « Scultori Italiani Contemporanei », Musée Hakone, Tokyo
- 1975 « Hommage à Michel-Ange - 33 sculpteurs italiens », Musée d’Art Moderne, Paris
- 1976 « Sculpteurs italiens », Copenhague, Helsinki
- 1984 Palazzo della Permanente, Milan, XXIX Biennale Nazionale d’Arte
- 1984 Dusseldorf, Marmo Cultura Tecnologia Italiana
- 1987 New York, Marmo Cultura Tecnologia Italiana
- 1989 California Museum of Science, Los Angeles, The New Italian Stone Age